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TSANGA a pour objectif de développer des échanges scientifiques entre les pays du Nord et du Sud avec une démarche recherche-action fédérative composée actuellement de 130 collègues d'Europe et de pays du Sud (19 disciplines touchées par le projet).
La couleur dans les pays du Sud constitue le liant et thème fédérateur.

La problématique de base de l’ensemble : Comment la transmission des savoirs est–elle assurée dans un contexte global pluri et interculturel soumis à l’impact de la circulation des populations, des moyens d’information et de communication et par conséquent des représentations culturelles ?

Description
L’observateur le moins avisé constate depuis quelques années que l’avènement du numérique et des nouvelles interfaces digitales diminue de manière accélérée la fracture à la fois entre les pays du Sud et du Nord et entre générations. Pour autant, si l’apport du numérique ne peut plus être ignoré, l’approche culturaliste semble toujours prégnante dans l’appropriation des savoirs surtout dans les contextes liés aux contacts culturels (expansions européennes, déplacements internes et externes des pays du sud et du nord).   

Dès lors, dans ce paysage globalisant  émerge un espace hybride où le numérique côtoie le culturaliste dans l’appropriation des savoirs.  Ce jeu de mélange s’avère difficilement gérable  car il peut ouvrir les portes à une  déshérence culturelle et linguistique dans laquelle la déculturation, au sens d’absence d’identité culturelle, peut jouer un rôle fondamental. Ce nouvel espace  peut amener soit à une gestion contrôlée des apprentissages, des acquis et des compétences soit à une accumulation d’idées reçues dans la construction des savoirs.     

Le contexte actuel propice à la circulation des cultures pousse à reconsidérer certains concepts clés et approches culturels. En effet, la mixité des entités culturelles, l’intégration de nouvelles générations, l’explosion démographique des pays émergents et l’accentuation des mobilités Nord-Sud et Sud-Nord des populations remettent en question les anciennes théories scientifiques relatives à l’étude des cultures et contrecarrent les présupposés généralisés. Ces deux derniers paramètres constituent le fondement et l’enjeu principal de nos interrogations.

Dans ce sens, la couleur constitue un des exemples des plus significatifs. En effet, on aimerait croire qu’il n’y a à l’origine que trois couleurs (Noir, Blanc, Rouge) perçues et dénommées en Afrique Subsaharienne ou que « tout est couleur »; que la représentation-perception et  la dénomination des couleurs sont quasi similaires dans ce vaste continent et enfin, que si il existe des différences de perception, elles n’ont  qu’une incidence mineure sur les échanges langagiers, culturels, sociaux et économiques lors des activités quotidiennes et professionnelles Nord-Sud et Sud-Nord. La réalité est tout autre et est peu étudiée.  Dans les faits, autant l’Europe peut fournir et restituer d’importante données sur la couleur de type conceptuel, linguistique, historique, anthropologique, artistique, physiologique, médicale, commerciale, etc., autant les études menées en Afrique Subsaharienne sont indigentes, voire inconnues. Ainsi, le champ d’exploitation pluridisciplinaire qu’offre l’Afrique par rapport à l’étude sur la couleur demeure vaste.  

Depuis une quinzaine d’années, les démarches de politiques linguistiques et sociétales mises en avant  pour le traitement du lexique, d’objets littéraires et de descriptions des langues vernaculaires en danger et/ou véhiculaires (dont les officielles) se concrétisent par le recrutement massif d’enseignants chercheurs  dans les pays africains émergents (Sénégal, Côte d’Ivoire, Gabon, Cameroun, …). Elle ouvre  la production de nombreux savoirs et compétences. Ainsi, il va de soi, que les échanges accentués et opérationnels via l’appropriation du digital ne vont que croitre. Nous observons toutefois, des obstacles majeurs dans la compréhension de la restitution et la perception des couleurs :  - la complexité du traitement de la thématique couleur,  la structuration des cultures par l’oralité,  la faiblesse quantitative de traces papiers ou numériques de description d’œuvres littéraires et physiques et l’absence voire la présence lacunaire de résultats de recherches inter et pluridisciplinaires sur l’impact de la couleur dans les sociétés dans l’environnement social et écologie (urbaine/rurale). Il est urgent d’y remédier.

En effet, nous ne pouvons ignorer l’impact de la couleur dans l’histoire sociale et les perspectives sociétales. [La couleur est totalement et demeure intégrée dans notre paysage, imprègne notre quotidien (langue, art, architecture, nourriture, etc.).  En permanence, elle influence nos besoins, nos aversions, nos modes de vie, nos goûts (esthétiques, littéraires, artistiques, etc.), voire nos jugements]. Par conséquent, elle interfère dans le besoin de mieux nous comprendre, le dialogue et les conséquences qu’elle peut engendrer dans nos échanges culturels-interculturels et le développement économique de nos organisations.

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