[Journée d'étude ELFIE] Sandra Tomc : Politique linguistique ad-optée au sein d’une communauté informelle : quelle perspective féministe chez les agent·es ?

Sandra TOMC, Université Jean Monnet Saint-Étienne, ECLLA.

Politique linguistique adoptée au sein d’une communauté informelle : quelle perspective féministe chez les agent·es ?

Un des apports principaux de la glottopolitique, en tant que pratique sociale et discipline de recherche à la fois (Guespin et Marcellesi, 1986 : 16), est d’avoir mis en évidence, à un niveau micro, le rôle des agents, et notamment le fait que « leurs attitudes et comportements quotidiens, ainsi que leurs décisions globales, [sont] tout aussi déterminant[s] que […] les actions de ce qu’on appelle les instances (les autorités et institutions collectives), à propos de la gestion des ressources linguistiques » (Blanchet, 2018 : 24).

Notre étude se propose d’examiner quelle « politique linguistique ad-optée » (Villa-Perez, Tomc, à paraître) est mise en avant dans les pratiques langagières de nos étudiant·es plurilingues au sein d’un dispositif informel et comment elles s’inscrivent dans une dimension glottopolitique. En quoi les perceptions (Paveau,

2007) de la langue et les pratiques vont-elles dans le sens des usages normés du masculin et du féminin ou au contraire s’y opposent-elles ?

Notre analyse qualitative se fonde sur un extrait tiré d’une séance issue d’Ateliers Langage Créatifs en collaboration avec le Dispositif de Réussite Éducative de la ville de Saint-Etienne (Tomc, Villa-Perez, 2019), menée par les enseignant·es en devenir du Master 1 Sociodidactique,Contact des langues et des Cultures. Par ailleurs, nous nous proposons d’interroger leurs perceptions par le biais d’entretiens semi directifs et de photos langage pour savoir si une autoréflexivité, témoignant ou pas d’un affranchissement des traditions linguistiques, semble se mettre en place.

Biographie

Sandra Tomc est maitresse de conférences en sociolinguistique et didactique des langues à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne et membre d’ECLLA. Ses axes de recherche concernent le plurilinguisme, l’inclusion des locuteur.trice.s à travers les langues minorées, le genre. Ses travaux portent aussi sur les politiques linguistiques et éducatives et la formation des enseignant.e.s.